Triathlon Vertou Vignoble – 17 Juin 2017

C’est sous une chaleur étouffante (30°C à l’ombre d’après la météo) que 11 jaunes et bleu se sont attaqués au L de Vertou. Joël faisait la partie natation d’un relais pour préparer le défi Quiberonnais (natation de 3km en mer) . A noter que notre entraîneur natation Maxime Bourguet participait également sous les couleurs de Saint Herblain. Il finit à la 7ème place et prend le titre de champion régional Longue Distance. Félicitations Max (et à tous ceux qui ont pris le départ) !

Place au compte-rendu d’Alan qui nous a prévu un roman :

Douze ans après mon premier triathlon (400 m de natation, 20 km de vélo et 5 km à pied), je découvre un nouveau sport : le triathlon longue distance ! 2,8 km de natation, 96 km de vélo et 20 km à pied tel est le programme de cette journée du 17 juin 2017.

Arrivé à 10h sur le site de l’épreuve à Vertou (44) je vais d’abord récupérer mon dossard. Après trente minutes d’attente j’obtiens enfin mon numéro, ce sera le 367, nous somme 412 au départ de cette course support du championnat régional longue distance. Je retourne à ma voiture me préparer et monter mon vélo. Mince, mes bidons ! Ils sont restés dans le frigo à la maison, très embêtant alors que je m’apprête à faire plus de cinq heures d’effort sous un grand soleil et 30 °C à l’ombre. Malgré le retard accumulé j’arrive à m’échauffer vingt minutes avant de me placer sur la ligne de départ.

La corne de brume donne le départ, c’est la bagarre pour se faire une place, je prendrai quelques coups dont une grande claque dans les lunettes. Après 700 m le peloton est étiré et je peux nager de façon plus sereine. Le parcours se résume en un aller-retour dans la sèvre nantaise, j’atteins la bouée de mi-course qui matérialise le demi-tour assez rapidement, j’imaginais que j’aurais trouvé le temps plus long. Je me sens plutôt bien, les bras tournent tout seuls dans cette rivière à 21 °C, alors je décide d’accélérer, je remonte ainsi plusieurs groupes. Je suis plutôt content de cette entame, je prends du plaisir et ai l’impression de faire une plutôt bonne natation. Je rejoins la berge pour terminer cette première épreuve en 48 minutes. Je ne suis que 72ème, je retrouve dans le parc à vélo des partenaires d’entrainement devant qui j’avais les moyens de finir sur cet exercice aquatique… Une déception qui contraste avec la satisfaction ressentie dans l’eau, encore une fois je n’ai pas su me bouger et ai nagé trop doucement par rapport à ce que je peux faire à l’entrainement en piscine.

C’est donc énervé que je monte sur mon vélo, tout de suite j’appuie sur les pédales jusqu’à remonter assez de triathlètes pour me calmer. Le circuit de 32 km est assez difficile, plutôt vallonné (notamment deux longs faux plat montant et deux belles côtes) et des portions dans le vignoble nantais face au vent. Je fais un premier tour assez rapide. Sur la deuxième boucle je garde mon rythme en levant un peu le pied lorsque la route s’élève. Puis vient le 70ème kilomètre, je crois que c’est là que ma journée a basculée. Les portions faciles deviennent difficiles et les portions difficiles deviennent pénibles. Les autres concurrents semblent autant à la peine que moi, on a passé les trois heures d’effort, le soleil cogne fort et la course est encore loin d’être terminée. J’ai beaucoup entendu parler des difficultés de l’alimentation sur une épreuve de longue durée, il paraîtrait qu’après un temps le corps refuse le sucre et que le cerveau ne reconnaisse plus les saveurs. Effectivement les dernières barres de céréales ont du mal à passer et ont le goût de langoustine ! Sur les derniers kilomètres de vélo j’appréhende le semi-marathon à venir et crains que mon corps ne puisse répondre comme je l’aimerais, je suis pourtant loin d’imaginer ce que je vais bientôt endurer. Je boucle les 96 km de vélo en 2h57 en étant à la 38ème place.

La partie pédestre se décompose en trois boucles de près de 7 km. Je cours le premier kilomètre en 5 minutes et 5 secondes, trop lent mais c’est sûrement le temps que le corps s’adapte d’une position couchée à une position debout. J’accélère et cours le deuxième kilomètre en 4 minutes et 41 secondes, toujours trop lent mais j’aurai du mal à faire plus rapide aujourd’hui. Depuis le départ de la course à pied j’ai une gêne dans la poitrine, un phénomène que je connais bien pour l’avoir déjà vécu à maintes reprises sur triathlon, de l’air reste coincé dans mon œsophage, mon diaphragme se bloque et je ne parviens pas à expulser cette bulle d’air handicapante. La seule manière que je connaisse est de m’arrêter et de me faire vomir pour me libérer. Je m’arrêterai pour la première fois après 15 minutes de course, une deuxième fois après 39 minutes et encore trois fois par la suite. Chaque ravitaillement est une délivrance, de l’eau sur la tête, de la boisson dans le gosier et un passage sous le tuyau d’arrosage pour se rafraichir, malheureusement cette sensation ne dure pas et après quelques minutes on souffre à nouveau de la chaleur. Le deuxième tour est un calvaire, je ne suis vraiment pas bien, plusieurs fois je songe à marcher, à m’arrêter, à abandonner tant l’effort est insupportable. Autour de moi c’est l’hécatombe, les meilleurs courent, la plupart trottine, certains marchent et les moins bien jettent l’éponge. Physiquement je n’ai jamais rien fait d’aussi difficile, mais je m’accroche, le public nombreux et les encouragements tout au long du parcours m’aident à tenir. Dans le dernier tour je trouve enfin un peu de plaisir à courir, pour autant les derniers kilomètres me paraissent une éternité, c’est long, je peste après ma montre GPS sur laquelle les kilomètres défilent trop lentement. J’entends alors la sono, la fin est proche, j’aperçois le village départ, allez c’est bientôt la fin ! Je passe sous l’arche d’arrivée après 1h45 de course à pied, je suis finalement 36ème en 5h35 d’effort.

Je suis fou, pourquoi je me suis embarqué dans une telle aventure, c’est fini, plus jamais. Je me rue sur le ravitaillement de fin de course, à boire, à manger, re à boire, re à manger, une douche, un tour sur la table du kiné, encore à boire, encore à manger. Le dernier concurrent (sûrement le plus valeureux) franchira la ligne après 8h20 de course, le speaker nous apprend que 20 % des triathlètes au départ ne passeront pas la ligne d’arrivée. Devant tant d’abandons je finis par réaliser ce que j’ai fait, par apprécier la capacité que j’ai eu à me dépasser, la volonté dont j’ai fait preuve pour repousser mes limites, la force que j’ai trouvée pour puiser dans mes réserves. Cette satisfaction surpasse toutes les difficultés endurées lors de cette course, alors oui je recommencerai et oui j’ai encore plus envie de découvrir le niveau au-dessus, la distance Iron Man en 2019 pour mes 30 ans 🙂

Résultats Triathlon L – 2,8km/96km/20km (437 partants) :

Nom Club  Temps Class. Class. Cat. Natation T1 Vélo T2 CAP

Résultats Vertou à l’eau – 1000m natation – 100m CAP (31 partants) :

Nom Club Classement Temps
Jimmy Pierre Bouguenais Club Triathlon 1 14’37
Jean Couteau Triathlon Sport Coueronnais 17 20’29

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